e&e ; ethen attend.

ELLADORA & ETHEN

J'attendis que l'oiseau finisse son chant pour ouvrir les yeux. Oui, c'était une excuse pour rester plus longtemps au lit car franchement, je n'avais pas envie de me lever. Et les samedi ne sont pas faits pour bachoter les sortilèges (quoique en fin de compte ...); non, c'est bon pour les grasses matinées. J'ignorais quelle heure il était mais préférai ne pas regarder. Après tout, quoi de plus démoralisant? Non, franchement, mieux valait que je me repère par rapport à la lumière. Ah, la matinée avait l'air d'être bien avancée. Bon. Un peu de courage. Les yeux toujours clos, je m'étirai et bâillai une bonne dizaine de fois avant de décider réellement de me lever. Je dus me frotter les yeux plusieurs fois de suite pour que ma vue ne se trouble plus. Ah, quelle misère ce samedi matin. Cependant, comme d'habitude, je trouvai rapidement de l'énergie. Tout ça grâce à la bonne vieille méthode de réveil: un peu d'eau aspergée sur votre visage. Me voilà bel et bien réveillé. Mon Dieu, quel temps fou destiné à me sortir du sommeil!

Moi, je viens souvent à la volière. C'est un endroit complètement dépeuplé, il n'y a jamais personne, c'est bien. J'y vais souvent, au moins ici je suis sur de ne jamais être embêté ou poursuivi. Les élèves n'auraient jamais l'idée de m'imaginer moi, Ethen Diggory, si intelligent, dans un endroit aussi peu agréable. C'est donc pour ça que je m'y cache : parce qu'ils ne me trouveront jamais. Et ça croyez - moi, ça fait tout le charme de l'endroit. Même s'il y fait froid, même si mes doigts sont quelques peu griffés par les hiboux, même si j'ai du mettre un gros pull pour ne pas avoir froid. Malgré tout ça oui, j'aime bien cet endroit.
Mais aujourd'hui, si je m'y trouve, c'est parce qu'on m'y a donné rendez - vous. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je serais parti. J'ai autre chose à faire, honnêtement, comme par exemple un gros devoir de Défenses Contre Les Forces Du Mal. Mais quelqu'un m'y avait donné rendez - vous, comme je l'ai dit. Et le mot que j'avais reçu ce matin, écrit de la main d'une professeur pour qui j'avais beaucoup d'estime m'avait alarmé, alors je n'avais pas hésité.

Cher Ethen, J'ai quelque chose d'important à te dire, ou du moins quelques questions à te poser. Retrouve moi à la volière -désolée si tu n'aimes pas ce lieu, mais étant donné qu'il n'y a jamais personne là - bas, ce sera parfait- aux alentours de quinze heures. A cet après - midi, E. Green.

Je suis venu parce que ça m'intrigue, toute cette histoire. Pourquoi Green voulait - elle me voir dans un endroit isolé, de quoi voulait - elle me parler? Avais - je de mauvaises notes? Non? Oui?
Et puis, il fallait aussi que je lui glisse un mot sur l'élève qu'elle avait envoyé pour me donner son message. En effet, l'idée d'envoyer Némésys -autrement dit mon ex petite amie- n'était surement pas la meilleure chose qu'elle avait fait dans sa carrière, et j'avais bien l'intention de le lui dire. Sans la gêner, bien sur.
Perdu dans mes pensées, j'avais oublié Le Marchand De Venise -un livre vieux comme le monde, mais je l'aime tellement si vous saviez!-, de Shakespeare, que j'avais décidé d'emmener au cas où Green aurait du retard. Peut - être même qu'elle avait oublié notre rendez - vous. Qui sait.
Mais aussitôt cette pensée formulée, la tête brune de Elladora Green apparut dans l'encadrement de l'entrée de la volière. Elle me sourit, l'air vague, et marcha jusqu'à moi d'un air grave. Elle était un peu plus petite que moi, mais elle m'intimidait vachement, quand même. Madame Green, bonjour, dis - je d'une voix tremblotante. Elle va te prendre pour un neuneu, pensai - je. Un vrai crétin de première.