alice • just easy as ABC

« Mon nom, tout le monde le connaît : Alice Londubat. Si ce patronyme, ou même si cette identité ne résonne pas à vos oreilles comme déjà entendues, c’est que vous êtes moldu. Ou peut-être juste naïf, innocent. Ma grand-mère maternelle était comme une héroïne, celle qui n’avait pas parlé. Tout comme moi, elle s’appelait Alice Londubat. Son prénom, c’est mon père qui me l’a choisi, lui aussi héro d’une guerre sombre qui vous a forcément touché, vous ou l’un de vos proches. Neville, c’était son prénom. Ma mère n’a rien en soit d’une grande héroïne de livre, bien qu’il en est tout autrement dans la vie de mon paternel et dans la mienne. Hannah Abbot, ce nom là vous dit certainement quelque chose aussi. Neville, Hannah. La poufsouffle et le gryffondor, le pseudo-looser et la pseudo-idiote. D’eux, je n’ai pas que les gènes. Si mon second prénom, Nevinah ne vous disait rien, c’est parce qu’il n’est porté que par moi, à ce que je sache. Comme deux gamins, mes parents ont mélangé leur prénom et me l’ont accordé. Merci maman, merci papa. Mais en plus de simples prénoms, je tiens d’eux bon nombre de choses. De mon père tout d’abord, j’ai le physique. Les cheveux broussailleux et bruns, les oreilles un peu décollées et les yeux noisette. De ma mère cependant, j’ai tout à fait le caractère. Je suis comme un copié collé, un produit dérivé. Alice le produit dérivé, ça sonne plutôt bien, non ? Mais moi aussi, je serais une héroïne. À ma façon, j’entends. »

Extrait du journal intime d’alice n. londubat, jamais achevé

petit a. Hannah ouvrit la porte, les yeux brillants. Mort d’angoisse, son homme l’attendait là, assis sur un tabouret un peu miteux. Dès qu’il vit la tignasse blonde rassemblée en une natte imparfaite de sa femme, Neville se précipita vers elle dans une joie débordante. Joie si débordante même, qu’il se prit le pied dans le tabouret qui avait accueilli froidement ses fesses durant les quatre heures précédentes. Il poussa un juron à peine audible, elle se mit à glousser comme une enfant. Vue de l’extérieur, la scène aurait pu paraître parfaitement étrange : bien qu’ayant atteint la majorité, les amoureux avait tout bonnement l’air de parfaits idiots. Ce qui faisait alors hausser le sourcil, c’était l’enfant dans les bras d’Hannah, la jeune et jolie Hannah. Cette enfant, c’était Alice Nevinah Londubat, le fruit de l’amour qui consumait l’ancienne Abbot et l’éternel Londubat. Ces derniers se regardaient, puis posaient le regard sur Alice, avant de se regarder à nouveau. La scène dura ainsi plus de dix minutes, laissant les amants âgés de 21 ans et leur enfant de sept jours à peine dans un chaleureux bonheur, une heureuse chaleur.
La naissance de la petite Alice n’avait pas été des plus simples, demandant tout le courage d’une ancienne poufsouffle. Et Merlin seul sait à quel point il fallait le trouver le courage, surtout chez Hannah. Mais pour son mari, et sa future fille, elle avait tout donné. C’est alors à 17 heure tapante que le bébé qui grandissait auparavant dans le ventre d’Hannah Abbot-Londubat eut un prénom, et devint Alice Nevinah Londubat. Parfaite combinaison pour un couple aux allures imparfaites. Intéressons nous donc sur cette dernière, et laissons Nevilles et Hannah, heureux et amoureux.

petit b. Alice regardait les clients entrer et sortir, du haut de la fenêtre de sa chambre. Elle avait toujours aimé ça, observer les gens. Leur inventer une histoire avait été tout d’abord une façon de ne pas s’ennuyer, après une punition. Mais, des années plus tard, c’était devenu une réelle passion pour la jeune fille. Sa mère, patronne du Chaudron baveur la voyait disparaître dès dix heure du matin dans sa chambre, pour n’en réapparaître que des heures plus tard. Si, prix d’une curiosité digne de folie, on se rendait dans la chambre de la jeune Alice, on pouvait la trouver assis en tailleur, un cahier blanc à la main, dessinant et écrivant à une vitesse folle. Mais quelques secondes après avoir passé le pas de la porte, la brunette aurait certainement remarqué cette présence malvenue et crié comme une dératée. Alice n’avait jamais supporté une quelconque intrusion dans son monde, bien étrange avouons-le. Chaque pénétration dans son petit chez elle était un réel drame, à ses yeux. Elle prenait ça pour elle, forcément, même si votre but n’était pas négatif. Son monde était tel que mis à part ces quelques amis, personne ne connaissait réellement Alice. A huit ans à peine, elle se montrait parfois douce et naïve, parfois hyperactive et fatigante. Une pile électrique, mélangée à une douce innocence et à une fragilité incomparable. Eduquée par ses parents, elle n’avait jamais connu le contact avec des enfants, même sorciers. De ce fait, elle montrait une hypersensibilité affective, et une méconnaissance de l’autre. Alice était alors la curieuse et la curiosité.

petit c. Malgré les dire, Alice n’était pas mal dans sa peau. Oh, bien sûr, elle avait des complexes. Trop grande, trop maigre, pas assez jolie à son goût, des choses que connaissent toutes filles de seize ans, parfois sous des termes différents. Mais avec tout ça, Alice n’était pas mal dans sa peau. En grandissant, elle avait compris qu’elle ne changerait pas. Les dessins qu’elle gribouillait en permanence, sa nonchalance, ses mauvaises notes (au comble de son père) en botanique, et ses cheveux fourchus : voilà de quoi Alice était faite. Il en était de même pour son tempérament. De ses premiers cris à sa première cuite, en passant par sa première bonne note, Alice n’avait jamais changé. Lunaire mais passionnée, un peu timbrée et naïve, elle était paradoxale, mais toujours la même. Alice n’était pas une lumière, et elle le savait pertinemment. Et peu ambitieuse, elle s’arrêtait là. Oh bien sûr, si Alice avait atterri chez les jaunes comme sa mère, ce n’était certainement pas pour rien. Bien que lunatique, et très sociable, Londubat accordait une loyauté sans pareille à ses rares vrais amis. La plupart de ses réseaux sociaux n’étaient que des connaissances, à qui elle accordait une amitié sincère, mais bien moins qu’à ses proches. Et ce même si elle s'était toujours à dix mille lieux de la Terre. Alice était une rêveuse, à l'image de sa comparse du pays des Merveilles, héroïne de Lewis Caroll. Ce pourquoi elle passait le plus claire de son temps allongée dans l'herbe verte du parc de Poudlard. Réviser, pas trop son truc. Elle laissait la nature faire, en restant douée pour ce dont elle était douée, et en restant une vraie plaie pour ce dont elle était une vraie plaie. Car malgré ces airs hyperactifs et impulsifs, Alice était une fille... cool, bordélique et parfois un peu molle. A l'image de ses parents, elle était comme tout le monde.