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 sin winston • c'mon let's get high. - done.

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Sin A. Winston

Sin A. Winston


Féminin nombre de messages : 9
age : 30
copyright : ©carpe diem
pseudo : Ana
humeur : Lunatique.
date d'inscription : 18/07/2009

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année du personnage: sixième.
animal: un chat noir, baptisé Luan.
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MessageSujet: sin winston • c'mon let's get high. - done.   sin winston • c'mon let's get high.  - done. EmptyDim 19 Juil - 15:26

Sin Angel Winston
*« all the drugs in this world won't save her from herself. »

sin winston • c'mon let's get high.  - done. Dp9t15
© Misery Angel
    âge &année ; Sin a dix-sept ans, et est en sixième année. Comme l'exige le règlement de Poudlard, étant venue au monde durant les derniers moments de l'automne, elle est donc rentrée au Collège un an après ses semblables.
    date & lieu de naissance ; Elle est née à l'aube, un certain vendredi treize novembre, ce qui, si on en croit les superstitions moldues, n'était pas vraiment réjouissant. Hounslow, en Angleterre, fut le lieu où elle vit le jour, bien plus tôt que prévu.
    origines & pureté ; Ses deux parents étaient sorciers, mais pouvons-nous vraiment en conclure que son sang est pur ? Les Winston ont toujours eu tendance à vouloir mélanger les cultures, c'est ainsi que ses origines sont elles aussi pour le moins variées. Cependant, pour faciliter les choses, nous dirons qu'elle est d'origine anglaise.
    orientation sexuelle ; Sin ne préfère pas s'enfermer dans une catégorie, qui, elle en est sûre, la lassera bien un jour. Elle aime à se dire qu'elle est attirée par l'aura des gens, et non leur sexe. Vision des choses qui peut facilement paraître naïve pour certains, d'ailleurs - mais ne l'est-elle pas ?


      « La Terre tourne, tourne. Et elle danse, nue, au milieu d’un feu ardent. Les flammes ne la brûlent pas, elle est à sa place. Dans les bras de l’Enfer, entre les tombes, elle danse, danse, et le soleil se lève peu à peu, et elle glousse. S’écroule. Petite fille au doux regard, a peur du mal, l’embrasse en fermant les yeux. Et ses pupilles, éclatées, ses yeux rouges, rouges. Défoncée. Fragile, son cœur se brise, encore et encore, et elle suffoque. Tout va trop vite, et trop fort. La poudre blanche explose dans son crâne, et le sang coule, son nez lui fait mal. Elle gémit, entend des rires, oppressée, elle court, s’éloigne, les murs l’emprisonnent. La vérité fait mal. »


Eva
*« et ta douceur à me martyriser. »

    âge ; bientôt seize ans.
    temps de connexion ; tous les jours, mais niveau rp, ça dépendra de pas mal de choses, à vrai dire.
    comment as-tu connu le forum et comme le trouves-tu ? par mail.
    votre personnage est-il un personnage vacant ? nope.
    personnalité sur l'avatar ; Daisy Lowe. <3


Dernière édition par Sin A. Winston le Lun 20 Juil - 18:26, édité 3 fois
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Sin A. Winston

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MessageSujet: Re: sin winston • c'mon let's get high. - done.   sin winston • c'mon let's get high.  - done. EmptyDim 19 Juil - 23:45

        sin winston • c'mon let's get high.  - done. 2622zcn

    « La plus grande chute, c'est celle que l'on fait du haut de l'innocence. »

    Un sourire qui meurt sur ses lèvres, avant même d’avoir pu s’épanouir, et le livre qu’elle referme sans conviction. La porte venait de claquer violemment, encore une fois, et bientôt, elle entendrait les sanglots à peine étouffés de sa mère, lui rappelant à quel point leur bonheur est éphémère. Elle s’extirpa en silence de son lit, marchant d’un pas hésitant jusqu’à sa fenêtre, tandis que ses yeux se dirigeaient avec l’aisance que lui prodiguait l’habitude vers cette silhouette sombre qui s’enfuyait déjà, cet homme qui ne désirait rien sinon s’éloigner d’elles. Elle sentit sa gorge se serrer alors qu’il disparaissait dans la nuit, et elle referma les bras autour d’elle, ultime protection contre l’affront qu’il venait de lui porter ; lui qui lui avait promis de ne jamais plus s’en aller. Elle colla son front contre la vitre, savourant le froid mordant qui lui enserra bientôt la tête, alors que des plaintes gémissantes s’élevaient déjà, à l’autre bout de la maison. C’était souvent pareil, et elle avait appris à ne plus s’en formaliser, usant d’un air serein qui avait le don d’agacer ceux qui, autour d’elle, n’étaient qu’agitation et doutes. Douce enfant au regard rêveur, elle aimait à se dire que tout était programmé pour que l’histoire finisse bien, balayant les inquiétudes qui auraient dû l’animer, ignorant la peur qui s’insinuait en elle à chaque fois qu’elle voyait sa mère, si forte autrefois, s’écrouler sous le poids du chagrin. Lorsqu’elle les entendait se disputer, elle imaginait leurs mots s’envoler, lames tranchantes qui ne leur servaient qu’à entailler leurs blessures déjà ouvertes, les aggravant un peu plus à chaque fois, dans une danse de paroles qui, ma foi, ne faisait que répéter les pas qu’on leur avait appris il y avait bien longtemps. Et parfois, parfois elle se demandait s’ils savaient ce qu’ils faisaient, s’ils comprenaient réellement ce qu’ils disaient, si l’horreur qui s’insinuait davantage dans l’air à chaque syllabe ne les avait pas finalement contaminés, les rendant aussi mauvais que les mots qu’ils prononçaient. Il y avait certains moments, ces fractions de seconde qui ne lui appartenaient jamais totalement, où son esprit lui échappait, où ses pensées s’éloignaient brusquement, il y avait ces moments, où elle se demandait si elle était vraiment leur fille, si elle pouvait être le fruit de tant de haine et de colère. Alors, désespérée, elle se mettait à les observer, cherchant du bon en eux, refusant d’admettre qu’elle était vouée à la même existence destructrice que la leur, allant jusqu’à nier que d’autres êtres humains puissent être si sombres. Elle n’y croyait qu’à moitié, mais cela lui suffisait pour tenir, tandis que son rire cristallin se déversait, ses yeux pétillant d’une joie qui ne durerait pas. Elle l’avait appris très tôt, rien n’était jamais éternel, et le temps avait généralement raison de la plus sincère des promesses. Elle-même était terriblement faillible, et tout comme son père avant elle, elle savait que s’il le fallait, elle possèderait la lâcheté nécessaire pour se fuir. Elle n’avait, au fond, rien à faire là, à mépriser un homme qu’elle ne manquerait pas d’imiter, un jour ou l’autre. Elle était tout autant coupable que lui, elle était tout autant coupable qu’eux, coupable d’exister, coupable de se satisfaire de cette vie imparfaite qui était sienne, coupable de ne pouvoir s’empêcher, fascinée, d’observer leurs joutes verbales, de voir jusqu’où ils pouvaient se faire mal. Elle n’était que le reflet du chaos, elle était le résultat d’une inimité qui avait fini par exploser. Elle n’avait rien à faire là, et tandis qu’elle contemplait la nuit noire, dénuée d’un de ces signes du destin qu’on murmurait pouvoir apercevoir quand il ne nous restait plus rien que le désespoir, elle ne put s’empêcher de souhaiter oublier, oublier qu’elle n’était pas à sa place, que le monde tournait à l’envers, et que celui qui s’en était chargé, par Merlin, aurait certainement mieux fait de s’abstenir. La fillette soupira doucement, s’amusant brièvement de cet ennui qui semblait la poursuivre, quoiqu’elle fasse. Puis elle se raidit en entendant des pas lourds s’approcher de sa porte, avant de bondir en quelques enjambées sur son matelas, feignant aussitôt un profond sommeil. Elle ne tenait pas à voir les larmes couler sur les joues d’Elizabeth, elle ne tenait pas à entendre sa voix chevrotante lui chuchoter les mensonges auxquels elle s’était si souvent laissée prendre. Alors elle se fermait, tout en sachant que cela n’empêcherait pas sa mère de venir à ses côtés, enviant l’innocence de son enfant, sa vie loin des problèmes, chérissant les traits apaisés de celle qui ressemblait tellement à cet homme qu’elle désirait oublier. Les yeux clos, elle entendit la porte grincer, témoignant de l’entrée d’une femme brisée. Elle resta parfaitement immobile tandis que cette dernière s’approchait, s’agenouillant à côté de son lit, passant une main tendre sur son visage. Elle l’entendit prononcer son prénom, puis un sanglot s’échappa de ses lèvres, chagrin qu’elle ne parvenait pas à contenir.

    – Sin… Sin ? Tu dors ?

    La respiration de la mère se fit heurtée alors qu’elle s’installait sur le bord du lit de la douce enfant, écartant au passage les cheveux qui seraient venus encombrer le visage si parfait de sa petite fille. C’était comme si le temps s’arrêtait, brusquement, comme si le monde en entier ne se résumait plus qu’à ses larmes et à sa détresse, qu’au vent qui hurlait dans la nuit, qu’au souffle régulier d’une sombre menteuse qui feignait un repos auquel elle n’aurait droit que bien plus tard. Pour l’heure, elle tendait l’oreille, tentant de capter le moindre son, la moindre nuance dans les pleurs de celle qui l’avait mise au monde, sept ans auparavant. Elle aurait voulu tendre les bras et l’envelopper, la protéger, mais n’était-ce pas son rôle, à elle ? N’était-ce pas à elle de se montrer forte et de la rassurer ? N’était-ce pas égoïste de sa part de venir pleurnicher dans sa chambre, alors que, après tout, il y avait des dizaines d’autres pièces dans la maison ? Elle ne voulait pas se montrer odieuse, elle ne voulait pas se montrer insensible. Mais on lui avait toujours appris l’orgueil et la dignité, on lui avait toujours dit d’essuyer ses larmes avant qu’elles ne glissent sur ses vêtements, laissant des tâches qui, lui semblaient-ils, étaient indélébiles, et quand bien même elles séchaient sous un quelconque rayon de soleil, leur emprunte lui brûlait la peau pour toujours, lui rappelant sa faiblesse et sa démesure. Elle l’oubliait certes bien rapidement, mais combien de fois ne s’était-elle pas sentie coupable face au regard déçu de son père ? Il avait toujours prôné l’excellence, et le moindre faux pas ne lui arrachait rien d’autre qu’un regard méprisant, qui lui poignardait le cœur bien plus que des paroles qu’elle n’aurait de toute manière pas écoutée. Et pourtant, cet homme froid et à l’apparence irréprochable n’était qu’un lâche qui s’enfuyait dès que cela tournait mal, glissant de foyer en foyer sans jamais se poser. Ainsi, elle en venait à se dire que peut-être, peut-être que l’extrême, la fragilité qu’on lui refusait, peut-être était-ce la solution. Peut-être ne ferait-elle pleurer personne, comme ça.

    – Il est parti.

    C’était une constatation froide, une vérité sans y mettre l’usage, sans user de gants comme elle l’avait toujours fait lorsqu’elle lui parlait. Alors, pour la première fois depuis que la jeune femme était rentrée dans la pièce, Sin fut mal à l’aise. Bercée dans le mensonge, élevée dans l’illusion, les mots lui avaient toujours semblé trop crus pour être rattrapés sans protection, et elle avait brusquement envie de se redresser, d’ouvrir grand les yeux et d’attendre qu’on lui raconte un de ces contes qu’elle aimait tant. Pourtant elle ne bougea pas, incapable de se redresser, serrant si fort ses paupières qu’elle voyait toutes les couleurs défiler, narquoises explosions lumineuses qui s’élançaient dans son crâne pour y semer le doute et le trouble, tant de choses qu’elle avait passé sa vie à éviter. Et la réalité reprit ses droits, violente, par un flot de paroles que, semblait-il, rien ne pourrait arrêter, et surtout pas elle, aux prises avec ces démons colorés qui semblaient déterminés à la faire pleurer. Il était parti.

    – Une autre femme, plus jeune, évidemment. Je ne connais pas son nom, il n’a pas voulu me le dire, mais je l’ai vue. Elle est jolie. Tu l’aimerais beaucoup, je crois.

    La femme éclata d’un rire éteint.

    – Il l’aime beaucoup. Oh, ça ne durera pas, il reviendra bien un jour ou l’autre, quand il se sera lassé de ses draps. Il revient toujours. Ils reviennent toujours. Mais en attendant, on est seule, toi et moi, alors on va se serrer les coudes, d’accord ? On ne va pas l’attendre bêtement, on va avancer, on va…

    Sa voix se brisa, et elle fondit une nouvelle fois en larmes, pauvre épave pitoyable qui ne parvenait pas à se reprendre. Sin brûlait de lui dire de se taire, de s’en aller, de se coucher et de dormir, de la laisser tranquille, elle n’avait rien demandé, elle ne voulait pas savoir, elle ne voulait rien savoir. Mais c’était trop tard. Elle l’avait entendue, elle avait écouté ses mots avec une attention particulière, étourdie par tant de vérités, par tant de malheur caché à chaque recoin des mots, dans chaque virgule, dans chaque silence, même dans son rire. Elle était fascinée par le masque qui tombait, les contours qui se précisaient, et elle était terrifiée à la fois, désirant simplement s’endormir définitivement, ouvrir les yeux et voir le visage souriant de son père penché au-dessus d’elle. Elle voulait le mensonge, car la réalité n’était pas à la hauteur de ses espérances. Elle ne le serait jamais, mais qu’en savait-elle ? Elle n’avait que sept ans, elle ne pouvait pas comprendre, elle ne pouvait pas deviner, et pourtant, elle saisissait avec une incroyable précision les sentiments qui animaient sa pauvre mère. Cette dernière continua à pleurer pendant quelques minutes, avant de se relever, vacillante, se dirigeant vers la porte en reniflant. La fillette ouvrit les yeux, observant sa silhouette floue se détacher du décor de sa chambre, laissant ses yeux s’attarder sur les peluches qui envahissaient la pièce, sur les dessins qui étaient placardés un peu partout, et enfin, sur la photo de famille qui était sagement posée sur sa table de nuit, souvenir brûlant d’un jour heureux. Alors, elle comprit ce que sa mère n’avait jamais pu comprendre, ce qui, pensait-elle, la sauverait d’un quelconque chagrin, ce qui la distinguerait de toutes ces personnes tristes qu’elle croisait sans cesse, de tout les sourires morts qui se dessinaient sur les lèvres pleines de ces cadavres glaçants. Ils n’avaient pas compris, ils n’avaient pas su voir, ils n’avaient rien saisi. Ils ne savaient pas, mais elle, elle savait. Elle venait d’apprendre la chose la plus importante de sa vie.

    – Maman ? fit-elle doucement, se redressant.

    La femme s’arrêta, et lui jeta un regard confus, se demandant probablement si elle avait tout entendu. Elle ouvrit la bouche pour se justifier, mais s’interrompit en voyant le sourire de sa petite fille. Celle-ci semblait confiante, presque suffisante. Et ce fut ainsi que Sin Angel Winston donna sa première leçon à sa mère.

    – Il reviendra bientôt.

    Le mensonge, cette douce illusion, valait de l'or.
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Sin A. Winston

Sin A. Winston


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MessageSujet: Re: sin winston • c'mon let's get high. - done.   sin winston • c'mon let's get high.  - done. EmptyLun 20 Juil - 17:59

sin winston • c'mon let's get high.  - done. Rh1yrp

      Je suis désolée, vraiment. Désolée qu’il ne soit pas revenu, maman. Désolée de t’avoir menti, désolée que tu sois tombée si bas, désolée que tu doives prendre tout ces putains de médicaments pour parvenir à sourire. Moi aussi, tu sais, je fais pareil que toi. Mais tu ne comprendrais pas. Je suis désolée de ne plus être ta petite fille, mais je suis toujours là. Désolée de grandir trop vite, désolée d’être si petite. Désolée de ne rien contrôler, désolée d’avoir perdu la foi, désolée si l’illusion, au fond, ne me suffit pas. Je suis tellement désolée de m’être trompée. Si j’avais pu, j’aurais tout réparé. Je pensais tenir le remède de ce monde malade entre mes mains, mais ce n’était qu’un mensonge de plus, et je m’y suis laissée prendre. Je suis désolée d’avoir échoué. Je n’ai pas su. Je suis désolée de ne pas être à la hauteur. Désolée de ne plus croire qu’au malheur, désolée de glisser chaque jour un peu plus bas, de ne penser qu’à moi. Désolée si mes rires sonnent faux, si mes larmes coulent, si je m’écroule. Désolée si je te fais mal, si je me perds encore une fois. Désolée de ne pas être celle que tu voulais que je sois.


    La Terre vacillait, prise dans une tornade de sens que rien ne semblait pouvoir arrêter. Elle avait l’impression qu’autour d’elle, tout prenait vie, et s’extasiait devant la beauté d’un monde qu’elle détestait pourtant. Les couleurs étaient vives, elle en avait mal aux yeux, les fixer, ne plus rien voir d’autres que ces arc-en-ciel de plaisir inscrits sur les murs, elle avait mal à la tête à force d’entendre leur bonheur, leurs gloussements et leurs voix qui s’élevaient au-dessus d’elle, tandis que les mots s’enchainaient, se mélangeaient, ne devenant plus qu’un brouhaha vaguement agaçant, comme si une stupide moustique venait se loger près de son oreille, et elle essayait, elle essayait de s’en débarrasser, mais comment aurait-elle pu ? Et le rêve basculait en cauchemar, les ombres devenaient pressantes, l’entourant, l’enfermant, et elle suffoquait, pauvre enfant au milieu d’une foule en colère, elle savait qu’ils la regardaient tous, la pointant du doigt et se moquant. Ses jambes ne la portaient plus, soudainement, et ce fut avec soulagement qu’elle se laissa glisser sur un canapé, riant aux éclats, cette situation qu’elle n’avait vécue que trop de fois. Son cœur qui battait trop vite, ses perceptions décuplées, et ce rire qui ne faisait que monter, de plus en plus haut, de plus en plus fort, allongée de tout son long sur ce fauteuil, sa robe bien trop remontée et ses cheveux décoiffés. Petite fille dépravée, et les minutes s’écoulaient, son amusement mourrait, elle les regardait tous, et elle était brusquement submergée par sa solitude, elle aurait tellement, tellement voulu ne pas être seule. Ils s’éloignaient pourtant, ne pas s’approcher d’elle, toxique, dangereuse enfant. C’était si souvent comme ça, les soirées à se perdre jusqu’à ne plus pouvoir se retrouver, les nuits à se fuir jusqu’à s’être suffisamment éloignée. Elle n’oubliait pas, elle n’oubliait pas ce qu’elle s’était juré, et si la solution n’était qu’une autre putain de déception, elle s’y plongeait toute entière, souhaitant parfois s’y noyer définitivement. Et la noyade serait belle, dans un océan de larmes, suffocante de chagrin, agonie par les flammes. Elle imaginait sa chute comme on rêvait de gloire, elle vénérait l’Enfer et son feu brûlant, tourbillonner sans jamais s’arrêter, et ses membres frêles qui se briseraient sous le poids de ses pêchers. Elle était faite pour ça, elle qui avait toujours trouvé sa place, elle savait maintenant où elle finirait, elle était née pour ça, et rien, rien ne pourrait la sauver. C’était dans ces moments, lorsqu’elle avait peur d’avoir perdu la tête, lorsqu’elle devait réfléchir à deux fois avant de pouvoir lancer les mots, c’était lorsqu’elle n’était plus capable de raisonner que la vérité n’arrivait plus à la toucher, qu’elle pouvait rire de l’horreur qui s’apparentait à cette triste réalité.

    – Sin ? Par Merlin, tu as vu dans quel état tu es ? Allez, viens là.

    La voix était sévère, vaguement inquiète. Un sourire mutin apparut sur le visage de la jeune fille alors qu’elle reconnaissait les traits familiers d’Evren, son meilleur ami. Un léger gloussement s’échappa de ses lèvres, il était toujours là au bon moment, toujours là à essayer de la tirer du monde dans lequel elle était tombée, et puis parfois il l’y poussait, alternance des rôles, à lui faire tourner la tête, à lui faire oublier ce qu’ils étaient, ce qu’elle était. Elle se redressa, enroulant ses bras autour du cou du garçon qui était en train de la soulever. Elle posa cependant ses pieds au sol, refusant d’être une vulgaire poupée qu’il traînerait derrière lui, refusant d’être le poids qu’elle était pourtant, arguant qu’elle n’avait pas besoin d’aide, car elle n’en avait pas besoin, c’était ce qu’elle voulait, qu’on lui foute la paix, qu’on l’oublie, juste quelques instants de répit. Vague d’euphorie, et cette satisfaction de ne plus être seule, et même si la pièce était remplie d’ennemis, même s’ils étaient tous à sa poursuite, mauvais et cruels, il était là, petite prince qui ne la lâchait pas. Elle se blottit contre lui, ne prenant pas la peine d’observer son expression quelque peu agacée, et comme d’habitude, dépassa les limites qu’il avait imposées il y avait déjà bien longtemps. Elle pressa ses lèvres contre les siennes, pointe des pieds, équilibre précaire qui ne tenait plus qu’à un fil, et glissa ses mains dans ses cheveux, inconsciente fillette qui oubliait l’interdit, et ces règles qu’elle transgressait, encore et encore, sans même s’en rendre compte, besoin de se perdre, douce fragilité, pauvre petite idiote défoncée. Et il était là, comme toujours, et tant pis si elle faisait n’importe quoi, il la rattraperait, n’est-ce pas ?

      Je ne crois pas aux miracles, je n’y ai jamais cru. Je ne crois pas aux bonnes choses, aux sourires généreux, je ne crois pas à l’amour sans frontière et aux déclarations mièvres. Je ne crois pas à ces gens qui disent que tout va bien, je ne crois pas au bonheur fade et sans histoire, c’est tellement plus facile de croire au désespoir. Je ne crois pas à la vérité, détournée, tellement souillée. Je ne crois pas en toi, et parfois, je ne crois même pas en moi. J’aimerais, j’aimerais vraiment que ce soit le cas. Je ne crois pas aux contes de fée, bien que j’aime me les entendre raconter. Je ne crois pas à l’amitié infaillible, aux rituels qu’on n’oublie pas, aux actes de foi. Je ne crois pas que tout soit si simple, et pourtant, pourtant, certains se contentent de si peu que je me demande si je n’ai pas eu tort, cette fois-là, et puis toutes les autres fois. Je ne crois pas au soleil qui réchauffe le cœur, aux rires amoureux, à l’illusion d’un été plus beau. Je ne crois pas en grand-chose, je sais. Et je sais, je sais, que tout ça ne peut que s’améliorer.


    Des mains la poussèrent soudainement en arrière, dans un accès de violence à peine contrôlé, et elle vacilla, manquant de s’écrouler une nouvelle fois sur le canapé. Les yeux d’Evren rencontrèrent les siens dans un combat singulier tandis qu’il la rattrapait d’une main ferme, un masque de froideur s’étirant sur le visage qu’elle connaissait si bien, éloignant par la même occasion la dernière étincelle d’inquiétude qui aurait survécu au fond de son regard auparavant si rassurant. Déboussolée, elle lui jeta un coup d’œil meurtri, et sentit une soudaine colère bouillir à l’intérieur, s’apprêtant à exploser. Elle ne pouvait pas enfermer ses émotions, elle n’en avait jamais été capable, et bientôt elles ressortiraient, exacerbées par une sensibilité qu’elle n’avait jamais pu étouffer. La morsure du rejet lui faisait mal, l’écœurant même tandis qu’elle contemplait son bourreau, incapable de voir ce dont elle avait vraiment besoin. Il poussa un soupir agacé et tenta de la tirer derrière lui, ne renonçant apparemment pas à la ramener à son dortoir, où elle aurait d'ailleurs dû se trouver, endormie et paisible. Mais la jeune fille se dégagea brutalement, alors que son palpitant s’agitait, ses larmes montant doucement, glacées et meurtrières. Humiliation suprême, comme si on lui arrachait le cœur, il n’avait même pas été capable de la consoler, rien qu’un peu, et soudainement, dans la tempête de ses émotions, elle le haïssait, sans chercher à analyser ses raisons, tentant tant bien que mal de ne pas finir à terre, ses jambes tremblant de plus en plus sous son poids. Elle voulait le punir.

    – Si tu ne veux pas, tu ne me sers à rien, Evren.

    Et les mots qui jaillissaient, mauvais, sans qu’elle n’en saisisse tout à fait leur portée, sans qu’elle n’imagine que cela puisse le toucher. Déchaînée. Elle aurait pu se jeter sur lui, user ses ongles sur son beau visage, le détruire, rien qu’en quelques secondes, simplement pour se soulager. Elle vit la fureur naître sur le visage de son ami tandis qu’il se saisissait une nouvelle fois de son bras, le serrant jusqu’à ce que les larmes débordent de ses yeux clairs, spectacle que personne ne semblait manquer, tant de regards qui se posaient sur eux, et sa gêne, son envie de s’enfuir, alors qu’il abattait les mots un à un, et elle avait l’impression qu’il la giflait, tant la violence suintait de chacune de ses syllabes. Elle fit un effort pour ne pas s’écrouler, détournant cependant le regard, incapable de le regarder davantage. Il était le mal en personne, soudainement, son beau costume de chevalier semblait déchiré, arraché de toute part, et il la brisait sans aucune hésitation. Trahie. Elle ne savait pas, elle ne savait rien, mais surtout, elle ne voyait pas qu’elle le méritait, alors elle se contentait de rester là, à entendre les phrases se former, sans en comprendre l’origine, sans pouvoir l’arrêter.

    – C'est sûr, tu te débrouilles très bien toute seule, princesse. Incapable de faire un pas en avant sans trébucher, tout juste bonne à te laisser baiser. Dis-moi, combien de temps tiendras-tu, sans personne pour te tenir la main quand tu admires le vide ? Je ne te suis pas utile ? Très bien, dégage. Je n'aurais plus à te tenir la tête hors de l'eau en permanence, ça me fera des vacances.

    Doux venin qui coulait à présent dans ses veines, et elle se mordit violemment les lèvres, se taire, surtout ne rien dire. Elle voulait simplement partir. Alors elle se dégagea de sa poigne, une nouvelle fois, une dernière fois, et s’éloigna d’un pas chancelant. La pièce tournait à une allure folle, et certaines personnes l’attrapaient, la touchant, s’y agrippaient, lui demandant si ça allait. Elle n’écoutait pas, se dégageant, fuite en avant. Fragile enfant, n’aspirant qu’à disparaître définitivement.

      Je pense trop, ou pas assez. Je suis sans limite, sans équilibre, d’un côté ou de l’autre. Je danse, danse, ris, pleure, hurle, danse encore. Je ne sais pas m’arrêter. Je ne veux pas m’arrêter, car quand je m’arrêterai, c’est que j’aurai échoué, j’aurai admis que j’ai tout raté. J’ai dix-sept ans, et l’échec serait bien plus violent que celui que j’ai subi, il y dix ans, lorsqu’il est parti. Alors je continue, j’avance, avec lâcheté, témérité inconsciente, je fonce dans le tas, je vise le plus haut, termine tout en bas. J’aimerais pouvoir comprendre. Je pense trop, ou pas assez. Je tremble de bonheur, de peur, de plaisir, je pleure de rire, je ris jusqu’aux pleurs. Je n’existe que parce que quelqu’un l’a décidé pour moi. Je ne suis pas. Je ne suis rien d’autre que ce que tu veux que je sois.



Dernière édition par Sin A. Winston le Mar 21 Juil - 14:42, édité 4 fois
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Sin A. Winston

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sin winston • c'mon let's get high.  - done. Empty
MessageSujet: Re: sin winston • c'mon let's get high. - done.   sin winston • c'mon let's get high.  - done. EmptyLun 20 Juil - 18:00

    Fiche terminée. :)
    Je n'en suis pas vraiment fière, je n'ai pas encore réussi à cerner Sin comme je l'aurais voulu, et je promets de me rattraper sur les prochains rps, si cela vous est suffisant pour être validée. <3
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S. Meadow Baxter

S. Meadow Baxter


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sin winston • c'mon let's get high.  - done. Empty
MessageSujet: Re: sin winston • c'mon let's get high. - done.   sin winston • c'mon let's get high.  - done. EmptyMar 21 Juil - 15:16

    Alors, alors, une fiche très jolie, quelques tournures de phrase tellement travaillées, ou pensées qu'elles en sont devenues étranges, je pense que cela fait le charme de ton écriture. 4

    Enfin bref, je ne vois aucune raison de ne pas te laisser jouer. Tu iras donc à Poufsouffle... J'en suis toujours pas sûre, mais c'est ce qui semble convenir le mieux à ton personnage.
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